27 juin 2022

Manifeste pour une psychanalyse décolonisée

Andréa Guerra

Ce manifeste est le fruit d’un mouvement psychanalytique pris dans l’ellipse décoloniale - plutôt qu’autour d’elle. Sa racine est la rencontre de la psychanalyse avec des corps subalternisés et leurs modes inconscients d’occupation. Corps noirs dans la métropole, aquilombés au Sud Global, transgenres dans les conquêtes juridiques, organisés dans les désastres écologiques, pacifistes dans les guerres tribales, indigènes préservant leurs terres, dénonciateurs de la violence domestique, en lutte dans les mutineries et les massacres, migrants et riverains en terres natales, apatrides à cause du progrès technologique, résistants aux écrans.

Décentrés, ils deviennent visibles par cette équation. Déplacés par rapport au centre, traçant le mouvement errant d’un corps – et non pas son mouvement régulier et ordonné par le discours homogénéisant. Une orbite elliptique en relation à une orbite circulaire. Clinique des bords. L'ellipse, en produisant des mouvements minimes, déplace son propre centre. 

Elle révèle le pouvoir qui occupait avant la place vide comme le regard qui montre la scène en perspective. Jouissance scopique de l’arrogance du point zéro. Depuis le démontage de ce plan spectaculaire, point d’où le mouvement de superpositions et de restrictions n’est plus camouflé, l’obscénité saute aux yeux. On autorise un autre plan sous-terrain de lecture des entrailles, du jaillissement, de la chair. 

En dehors du centre, les perspectives hiérarchiques des lignes abyssales deviennent complexes. La carte rouge de la violence du Sud Global estompe le poids de l’Empire. Selon le perspectivisme, la chasse et le chasseur se voient depuis une autre humanité dans les pronoms cosmologiques qui ne les contiennent pas. Ni ne les détiennent. L’échelle de grandeur des êtres laisse entrevoir chaque corps en combustion. Multi-naturalismes. La psychanalyse se consomme dans sa lecture-escorte. 

Les violations s’inversent dans les recoins mondialisés. Le prétendu complexe de dépendance du colonisé, démonté, dévoile le squelette néolibéral de la jouissance civilisatrice prédatrice. Le fardeau de l’homme blanc impérial montre le profit qu’il porte. La frayeur de la rencontre avec la fabrication de l’Autre, unique être inexistant avec un corps, dévoile son sadisme primaire. La psychanalyste orientalise, noircit, kizombe. De nouveaux signifiants abondent ainsi que d’autres modes de dialectes et de jouissances.

Dès lors, le regard et la voix, objets-véhicule de la jouissance, s’ajoutent à la peau et aux cheveux. Sein, phallus, anus. Langue et trous. Le narcissisme primaire et secondaire triple dans un miroir cis-hétéro-patriarcal et raciste qui voudrait être une norme universelle. Voir et être vu en même temps, syncope imagétique. Démontage. Le discours du maître capitaliste impérial est corrompu par son envers colonial. Le sinthome a introduit le "h" de la question : une langue colonisée, infiltrée par la brutalité du colonisateur. On encol’histoire et la géopolitique dans la structure inconsciente. 

Epistémicides de savoirs en terres plurielles, plantation de l’égologie divine, asepsie et blanchiment du regard prétendant tout voir – sauf soi-même-, dissimulé par la neutralité. Les eaux débordantes de régimes sexistes et genrés ont façonné des fleuves de plaisir et les codes technocratiques ont fait croire à la valorisation attribuée des savoirs, subjectivités, êtres et pouvoirs qui, depuis toujours, habitaient sur les terres originelles. 

Entre être une déesse ou une cyborg, nous nous sommes demandé pourquoi pas un orixha Obaluaê ou une autre trinité : Brahma, Vishu et Shiva ? Tupã, Jaci et Guaraci auraient-ils vécu le complexe d’Œdipe ? Comment penser l’unité et son impossible cohésion dans un moi habité par autant d’orifices et corrompu par autant d’idéaux ? Comment faire voir la jouissance qui glisse le long du corps grâce aux trames du langage impérial ? Comment disjoindre nature et culture dans sa relation moebienne ? Comment penser le symptôme, la norme symbolique et la langue qui donnent chair et forme aux discours domptant la jouissance ? Comment désarmer leurs costumes impériaux ? 

La confrontation nécessaire des psychanalystes avec l’héritage colonial a décentré son obéissance civile. Notre maintenant a bougé sa structure épistémique, ontologique, sexuelle et a affecté sa praxis. Nous avons décidé d’enterrer dignement chaque corps frère assassiné. Un voile s’est levé lorsque la subalterne a parlé et a été entendue, lorsque l’oriental n’a pas montré son turban et a cassé le miroir, lorsque l’indigène n’a pas cédé son grain de peau et a gardé le droit à sa terre rouge, lorsque les domestiques ont gravi les échelons en réclamant leurs droits sociaux, lorsque les nations ont été dénoncées pour leur contrôle mensonger des frontières.

Les ellipses décoloniales ont également engendré d’autres dispersions sur le territoire psychanalytique. La terre et le soleil dans l’héliocentrisme, l’homme et le primate dans le darwinisme, la raison et l’inconscient en psychanalyse. Nom de blessures narcissiques. Nous y ajoutons l’impérialisme et les races. Ébouriffé par les cassures des périphéries, quatrième coup d’état. La peste avance. Tant qu’il y aura de l’irrégulier, de l’inacceptable et du fabriqué, la psychanalyse devra se réinventer. En dehors du régime de l’hégémonie – déjà en crise. 

La psychanalyste avec son corps sur l’écran a expérimenté une autre matérialité de la jouissance. Lettre, rature, littoral, sillon, signifiant, argot, mème, image. L’objet soustrait de la scène décode le modèle en acte. Le retour en arrière est impossible. Le temps s'est avéré être une manœuvre néolibérale. Les éternels primitifs du passé, les inconditionnels du progrès, les inhibés par l’immédiat. Les sujets acquièrent des qualités temporelles dans un corps volatilisé par l’écran. La présence de l’analyste sur les places publiques et dans le téléphone portable, au fond de la poche, radicalise sa condition d’équivocité. 

"Père, ne vois-tu pas que je brûle ?" – un rêve, un cauchemar. Qui est le père ? De quel incendie parlons-nous ? Qu’est-ce qui brûle, fait mal et anéantit un corps-fils ? Quel corps est mort ? Qui l’a tué ? Comment ? Lorsque le réel s’impose et s’immisce dans le symbolique, il n’est plus possible d’imaginariser une scène dissociée du monde. 

L’endroit apparait en première ligne dans cette attaque à main armée contre un peuple tout entier. Le corps en flammes fut celui d’un indigène sur la chaussée brésilienne, un corps arabe au printemps, une statue pendant une manifestation. La psychanalyse, avec son corps vivant, était présente et non pas seulement en tant que témoin. De la poésie pour faire de la fixion.

Arsenal de guerre, objet-arme, corps en composition. Nous sommes nombreux sur le front de la bataille de la guerre transversale du quotidien. Et nous savons de quel côté nous sommes. Cependant, nous ne jetons pas dehors "le bébé avec l'eau du bain". Nous le baignons dans la boue, la mer, la rivière et le sel. Le réel ne cède pas et l’inconscient arme ses défenses, acquiesce avec le désir et résiste à la normalisation qui agite ses écritures.

Lire, écouter, intervenir, se prononcer, participer, dénoncer, prendre position et parti. Décoloniser. Verbes à l’infinitif car en discontinuité. La clinique, inondée. Le chemin, au carrefour. L’écoute, lettre-lettre. La psychanalyse, dérangée. 

Ce manifeste ne phagocyte pas car il ne détruit pas. Fondateur et afondateur. Il tente de déloger les semblants et relocaliser les termes du symbolique pour lire l’inconscient réel. Il cannibalise et in-corpore. Whiteless. Il suit le flux joyeux du corps, indomesticable et rebondissant contre une façon d’être Un, non sans l’Autre. Pari éthique du devenir psychanalytique dans le manque d’horizon de notre avenir. Nous n’en resterons avons pas fini, pas encore. 

Références bibliographiques (cannibalisées)

franz fanon, aimée césaire, sigmund freud, enrique dussel, anibal quijano, santiago castro goméz, jacques lacan, sojourner truth, bell hooks, oyèrónké oyewùmí, donna haraway, paul beatriz preciado, jacques-alain miller, kalpana seshadri-crooks, glen sean coulthard, eric laurent, boaventura souza santos, achiles mbembe, anne mcclintock, silvia federici, grada kilomba, eduardo viveiros de castro, rita laura segato, lélia gonzalez.

MANIFESTO POR UMA PSICANÁLISE DECOLONIZADA

Este manifesto nasce do movimento psicanalítico em elipse decolonial - mais que em giro. Sua raiz é o encontro da psicanálise com corpos subalternizados e seus modos inconscientes de ocupação. Corpos negros na metrópole, aquilombados no Sul Global, transgêneros nas conquistas jurídicas, organizados nos desastres ecológicos, pacifistas nas guerras tribais, indígenas em preservação de suas terras, denunciantes na cena violenta doméstica, em luta nos motins e chacinas, migrantes e ribeirinhos em terra natal, apátridas pelo avanço tecnológico, resistentes de telas.

Descentrados, eles se tornam visíveis pela equação equante. Ponto deslocado em relação ao centro que traça o movimento errante de um corpo - e não seu movimento regular e fixado pelo discurso homogeneizante. Uma órbita elíptica em relação a uma órbita circular. Clínica de bordas. A elipse, ao produzir mínimos movimentos, desloca o próprio centro.

Revela o poder que antes obturava o lugar vazio como olhar que monta a cena em perspectiva. Gozo escópico da arrogância do ponto zero. Desde a desmontagem desse plano especular, ponto de onde o movimento de sobreposições e contenções não é mais encoberto, a obscenidade salta aos olhos. Outro plano subterrâneo de leitura das vísceras, do jorro, da carne, se autoriza.

 

Fora do centro, se complexificam as perspectivas hierárquicas das linhas abissais. O mapa vermelho da violência no sul global desbota o peso imperial. Em perspectivismo, caça e caçador se vêem desde outra humanidade nesses pronomes cosmológicos que não os contêm. Nem detêm. A escala de grandeza dos seres deixa a ver todo corpo em combustão. Multinaturalismos. A psicanálise arde em sua leitura-escolta.

As violações invertem-se nas esquinas globais. O pretenso complexo de dependência do colonizado, desmontado, mostra o esqueleto neoliberal do gozo civilizatório predatório. O fardo do homem branco imperial mostra o lucro que ele carrega. O susto do encontro com a fabricação do Outro, único ser inexistente com um corpo, desvela seu sadismo originário. A psicanalista suleia, enegrece, kizomba. A-bunda-m novos significantes e outros modos de dialetos e de regozijos.

Desde então, o olhar e a voz, objetos-veículo de gozo, se somam à pele e ao cabelo. Seio, falo, anus. Língua e buracos. O narcisismo primário e secundário se triplicam num espelho cisheteropatriarcal e racista que se deseja norma universal. Ver e, ao mesmo tempo ser visto, síncope imagética. Desmontagem. O discurso do mestre capitalista imperial é corrompido por seu avesso colonial. O sinthoma introduziu o “h” da questão: uma língua colonizada imiscuída da brutalidade do colonizador. Encripta-se a história e a geo-política na estrutura inconsciente.

Epistemicídios de saberes em terras plurais, plantation da egologia divina, assepsia e branqueamento do olhar que pretende tudo ver – menos a si mesmo –, disfarçado de neutralidade. Águas caudalosas de regimes sexistas e generificados fabricaram canais de prazer e códigos tecnocráticos fizeram crer no desvalor atribuído aos saberes, subjetividades, seres e poderes que, desde sempre, habitaram terras originárias.  

Entre ser uma deusa ou uma ciborgue, perguntamos por que não um orixá Obaluaê ou uma outra trindade una: Brahma, Vishu e Shiva? Tupã, Jaci e Guaraci teriam vivido um complexo de Édipo? Como pensar a unidade e sua impossível coesão num eu habitado por tantos buracos e corrompido por tantos ideais? Como fazer ver o gozo que escorre no corpo pelas tramas da linguagem imperial? Como disjuntar em sua relação moebiana natureza e cultura? Como pensar o sintoma, a norma simbólica e a língua que dão carne e forma aos discursos que domesticam gozo? Como desamar suas vestes imperiais?

O confronto necessário de psicanalistas com a herança colonial descentrou sua obediência civil. Nosso agora movimentou sua estrutura epistêmica, ontológica, sexual e afetou sua práxis. Decidimos enterrar com dignidade cada corpo irmão assassinado. Um véu se levantou quando a subalterna falou e foi escutada, quando o oriental não mostrou seu turbante e quebrou o espelho, quando a indígena não cedeu de sua tez e guardou o direito a sua terra vermelha, quando a funcionária doméstica entrou pelo elevador social e requereu seus direitos trabalhistas, quando a sexualidade saiu dos manuais diagnósticos, quando as nações ao controlarem suas fronteiras foram denunciadas em sua falácia.

Elipses decoloniais engendraram outras dispersões no território da psicanálise. A terra e o sol no heliocentrismo, o homem e o primata no darwinismo, a razão e o inconsciente na psicanálise. Nome de feridas narcísicas. A elas acrescentamos o imperialismo e as raças. Desalinhadas pelas quebradas da periferia, quarto golpe. A peste avança. Enquanto houver o que manca, o que não cabe e o que se fabrica, a psicanálise irá se recriar. Fora do regime das hegemonias – já em crise.

A psicanalista com seu corpo sobre a tela experimentou outra materialidade do gozo. Letra, rasura, litoral, sulco, significante, gíria, meme, imagem. O objeto subtraído da cena decodifica o padrão em ato. Não há como voltar ao antes. O tempo se mostrou manobra neoliberal. Primitivos eternos do passado, lançados incondicionais ao progresso, inibidos do imediato. Os sujeitos ganham qualidades temporais num corpo volatizado pelo monitor. A presença do analista na praça e no celular, carregado no bolso, radicaliza sua condição de equivocidade.

“Pai, não vês que estou queimando?” – um sonho, um pesadelo. Quem é o pai? De qual incêndio estamos falando? O que arde, dói e arrasa um corpo-filho? Qual corpo foi morto? Por quem? Como? Quando o real toma a cena e se imiscui no simbólico não é mais possível imaginarizar uma cena descolada do mundo.

A mancha entra na linha de frente neste assalto à mão armada de um povo inteiro. O corpo em chamas foi um indígena em uma calçada brasileira, um corpo árabe na primavera, uma estátua durante o protesto. A psicanálise, com seu corpo vivo, estava lá, e não apenas como testemunha. Poesia para fazer fixão.

Arsenal de guerra, objeto-arma, corpo em composição. Somos muitas na frente de batalha da guerra transversal do cotidiano. E sabemos de que lado estamos. Não jogamos, porém, o bebê com a água do banho fora. Nós o lavamos, antes do pai, em lama, mar, rio e sal. O real não cede e o inconsciente arma suas defesas, assente com o desejo e resiste à normalização que faz sacudir suas escrituras. 

Ler, escutar, intervir, se pronunciar, participar, denunciar, tomar posição e partido. Decolonizar. Verbos infinitivos por que em descontinuidade. A clínica, inundada. O caminho, na encruzilhada. A escuta, carta-letra. A psicanálise, incomodada.

Esse manifesto não fagocita porque não destrói. Fundante e afundante. Busca desalojar semblantes e realocar os termos no simbólico para ler o inconsciente real. Canibaliza e em-corpora. Whiteless. Segue o fluxo gozoso do corpo, inadestrável e retumbante de um modo de ser Um, não sem o Outro. Aposta ética do devir psicanalítico na falta de horizonte de nosso doravante. Não ficaremos por aqui hoje.

Deferências Bibliográficas (canibalizadas)*

franz fanon, aimée césaire, sigmund freud, enrique dussel, anibal quijano, santiago castro goméz, jacques lacan, sojourner truth, bell hooks, oyèrónké oyewùmí, donna haraway, paul beatriz preciado, jacques-alain miller, kalpana seshadri-crooks, glen sean coulthard, eric laurent, boaventura souza santos, achiles mbembe, anne mcclintock, silvia federici, grada kilomba, eduardo viveiros de castro, rita laura segato, lélia gonzalez.

MANIFESTO FOR A DECOLONIZED PSYCHOANALYSIS

This manifesto is born out of a psychoanalytic movement in decolonial ellipsis – more than just a turn. Its roots are founded in the encounter between psychoanalysis, subaltern bodies and their unconscious modes of occupation. Black bodies in the city, inhabitants of quilombos in the global South, transgender bodies in their judicial struggles, organized as a result of ecological disasters, pacifists in tribal wars, indigenous peoples preserving their lands, denouncing the violent, domestic scene in mutinies and massacres, immigrants and riparian peoples in their homeland, stateless by virtue of the technological advances, objectors against the screens. 

Decentered, they become visible through the equant equation, a displaced point in relation to the center, which shapes the wandering movement of a body, and not the movement that is regulated and fixed by a homogenizing discourse. An elliptical orbit in opposition to a circular orbit. A clinical practice of the edges. Instead of producing minimal movements, the ellipsis displaces the very center. 

It exposes the power that used to obturate the empty space as an eye that structures the scene according to its own perspective. Scopic jouissance of the arrogance of the ground zero. Following the dismantlement of this specular plane, the point from which the movement of superimpositions and contentions is no longer concealed, the obscenity comes to the fore. Another subterranean plane of interpretation of the bowels, the spurt, the flesh, becomes possible. 

Distant from the center, the hierarchical perspectives of the abyssal lines become complex and multifaceted. The bloodshot map of violence in the global South causes the imperial weight to fade. From a perspectivist point of view, prey and predator see each other from the standpoint of a different humanity, in cosmological pronouns that do not contain nor detain them. The order of magnitude of the beings makes visible the body afire. Multinaturalisms. Psychoanalysis burns in its interpretation-entourage.

The violations invert themselves in the corners of the globe. The pretense dependency complex of the colonized, when disassembled, lays bare the neoliberal skeleton of the predatory civilized jouissance. The imperial white man’s burden exposes the profit that he carries with himself. The shock that comes with the encounter with the fabrication of the Other, the only unexisting being with a body, displays his original sadism. The psychoanalyst southernizes herself, blackens, becomes kizomba. New signifiers, along with novel modes of dialects and joy, become a-bunda-nt. 

From this point onwards, voice and gaze, object-vehicles of jouissance, are added alongside hair and skin. Breast, phallus, anus. Tongue and orifices. Primary and secondary narcissisms triplicate themselves in a cis-heteropatriarchal and racist mirror that aspires to become the universal norm. To see and to be seen at the same time, imaginal syncope. Disassemblage. The imperialist, capitalist, master’s discourse, is corrupted by its colonial reverse. The sinthome introduced the “h” of the matter: a colonized language interbred with the brutality of the colonized. History and geopolitics become encrypted in the structure of the unconscious. 

Epistemicides of forms of knowledge in plural lands, plantation of the divine egology, asepsis and whitening of the gaze that intends to see all but itself, disguised as neutrality. Torrential waters of sexist and gendered regimes have fabricated channels of pleasure and technocratic codes, and have made one believe in the unworthiness attributed to certain knowledges, subjectivities, beings and powers which have forever inhabited original lands. 

Between the choices of being a goddess or a cyborg, we ask: why not an orixá Obaluaê, or a unitary trinity: Brahma, Vishnu and Shiva? Would Tupã, Jaci, and Guaraci, have had an Oedipus complex? How dare to think of unity and its possible cohesion in an I inhabited by so many ideals? How to expose the jouissance that drips down the body through the threads of the imperial language? How to isolate nature and culture from their moebian nature? How to consider the symptom, the symbolic norm, and the language, which provide shape and flesh to the discourses that domesticate jouissance? How to dismantle their imperial garments? 

The necessary struggle between psychoanalysts and the colonial inheritance decentered its civil obedience. Our times have displaced its epistemic, ontological, sexual structure, affecting its praxis. We have decided to bury with dignity each and every body of our murdered brothers and sisters. A veil has been lifted when the subaltern spoke and was heard, when the Oriental man showed his turban and shattered the mirror, when the indigenous woman did not hide her skin and preserved the right to her red land, when the maid shared the elevator with her boss and demanded her labor rights, when sexuality left the diagnostic manuals, when the nations, controlling their borders, were denounced by their fallacy. 

Decolonial ellipses engendered new dispersions in the field of psychoanalysis. The sun and the earth in heliocentrism, man and the ape in Darwinism, reason and unconscious in psychoanalysis. Names of narcissistic wounds. To these, we add imperialism and races. Deraigned by the ruptures of the periphery, a fourth blow. The plague advances. As long as there is that which limps, that which does not fit, that which is invented, psychoanalysis will recreate itself. Outside the regime of hegemonies – already in crisis. 

The psychoanalyst, with her body over the canvas, has experimented another materiality of the jouissance. Letter, erasure, furrow, signifier, slang, meme, image. The object, subtracted from the scene, decodifies the pattern in act. There is no going back. Time has proven to be a neoliberal maneuver. Eternally captured in the past, unconditionally launched into progress, inhibited by immediacy. The subjects have acquired temporal qualities in a body made volatile by the monitor. The presence of the analyst in the public square as well as in the cellphone, carried inside the pocket, radicalizes the condition of equivocity. 

“Father, can’t you see I’m burning?” A dream, a nightmare. Who is the father? Which fire are we talking about? What burns, hurts and ravages a child-body? Which body is murdered? By who? How? When the real invades the scene and mingles in the symbolic, it is no longer possible to imagine a scene that is detached from the world. 

The stain comes to the fore in this armed robbery of an entire population. The body on fire was an indigenous person in a sidewalk in Brazil, an Arab body in the Spring, a statue during a protest. Psychoanalysis was there with its live body, and not only as witness. Poetry, in order to make fixion

War arsenal, object-weapon, body in composition. We are many in the transversal battlefield of everyday life. And we are well aware of which side we are on. We do not, however, throw the baby out with the bathwater. We wash it in mud, sea, river and salt. The real does not give up, and the unconscious draws its defenses, assents with desire, and resists the normalization that shakes its engravings. 

To read, to listen, to intervene, to pronounce, to participate, to take side and to choose a party. To decolonize. Infinitive verbs, insofar as they are in discontinuity. The clinical praxis, flooded. The path, at a crossroad. The listening, letter. Psychoanalysis, troubled. 

This manifesto does not phagocytize, because it does not destroy. It founds and submerges. It seeks to dislodge semblants, and reallocate the terms in the symbolic, in order to read the real unconscious. It cannibalizes and incorporates. Whiteless. It follows the satisfying flow of the body, untamable, and resounding in relation to the mode of being One, though not without the Other. Ethical wager on the psychoanalytic transformation, in the lack of a horizon of our hereafter. “Our time is not up”, not today. 

Bibliographic deferences (cannibalized)

frantz fanon, aimée césaire, sigmund freud, enrique dussel, anibal quijano, santiago castro-gómez, jacques lacan, sojourner truth, bell hooks, oyèrónké oyewùmí, donna haraway, paul beatriz preciado, jacques-alain miller, kalpana seshadri-crooks, glen sean coulthard, eric laurent, boaventura sousa santos, achille mbembe, anne mcclintock, silvia federici, grada kilomba, eduardo viveiros de castro, rita laura segato, lélia gonzalez.

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