Depuis septembre 2018, le collectif de Pantin qui est ouvert à quiconque souhaite s’associer à sa proposition, a entrepris de questionner l’incidence de la race dans l’exercice psychanalytique : qu’est-ce qu’une telle prise en compte peut changer à nos manières de penser et d’expérimenter cliniquement l’inconscient ?
L’exploration de cette question requiert d’examiner sous différents angles la manière dont la subjectivité est affectée par des situations de domination racialisée, qu’il s’agisse du contexte explicite de la colonie ou de celui, plus implicite, de la postcolonie.
En mobilisant le concept, central pour la psychanalyse, de sujet de l’inconscient, on s’efforce également de repérer les opérations souvent invisibles au premier abord, par lesquelles chacun participe à son insu à en entretenir la logique.
Ne pas désolidariser le mensonge dont se soutiennent des régimes de violence et la puissance opératoire du démenti logé au cœur de la vie intime pourrait être une manière d’ouvrir l’horizon commun à la psychanalyse et aux théories critiques de la colonialité et de la race, et de rejouer autrement l’articulation de la psychanalyse avec l’anthropologie, la philosophie politique et les théories du genre.