Nous recevrons le philosophe Frédéric Gros, qui est professeur de pensée politique à Science Po Paris, et l'auteur notamment de Désobéir (2017) et du Principe de sécurité (2012); il a également dirigé en 2002 un ouvrage collectif intitulé Foucault. Le courage de la vérité , ainsi que l'édition des derniers cours de Foucault au Collège de France.

Dans les cours de Foucault du milieu des années soixante-dix, le racisme est thématisé, mais le colonialisme et l’impérialisme n’ont pas été vraiment l’objet d’une attention spécifique. Il existe pourtant dans son œuvre des remarques en apparence occasionnelles et rapides à propos du colonialisme, qui font au moins apparaître en pointillé un champ de problématisations possibles. C’est d’ailleurs ce que les subaltern studies, dans le cinquième volume de leur manifeste initial, se proposaient de faire sous le titre Developing Foucault. Une autre manière d’ouvrir la question, peut-être plus proche de nos préoccupations directes, pourrait être de repartir du cours sur Le pouvoir psychiatrique et de s’intéresser à la question de ce qu’il nomme alors « colonisation interne », sous la forme de dispositifs d’exclusion interne, de plus en plus massifs à l’époque classique, des fous, délinquants, mendiants, prostituées, nomades, etc., groupes qui fourniront ensuite les effectifs de la « colonisations externe », dans la conquête de nouveaux territoires. Donc il y aurait un mécanisme de propagation disciplinaire à l’œuvre dans cette extension de la colonisation. Est-ce qu’on pourrait par là faire le lien avec la théorie du racisme qu’il propose dans Il faut défendre la société, en janvier 1976, où la « guerre des races » est activée par les discours de conquête, et sert à esquisser une généalogie alternative de la lutte des classes, un autre modèle de conflictualité : celui qui a donné naissance au racisme moderne, qui recodifie sur une base biologique tous les racismes précédents ? Un des points qui nous intéresse aussi, dans le prolongement des discussions que nous avons eues avec Etienne Balibar à propos de son idée que le racisme serait une structure psychique d’Etat, est la possibilité de concevoir avec Foucault un « racisme d’Etat » (qu’il s’agirait du coup de redéfinir dans ce contexte), ce racisme interne que l’Etat exerce sur ses propres éléments, sous la forme d’une purification permanente qui constitue la base de la normalisation sociale. Si bien que l’on pourrait sans doute voir dans cette double axiologie, colonisation intérieure et extérieure d’une part, guerre des races et racisme d’Etat d’autre part, un nouage finalement possible entre racisme et colonialisme, voire postcolonialisme, à partir de la conceptualité foucaldienne?

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Depuis septembre 2018, le collectif de Pantin qui est ouvert à quiconque souhaite s’associer à sa proposition, a entrepris de questionner l’incidence de la race dans l’exercice psychanalytique: qu’est-ce qu’une telle prise en compte peut changer à nos manières de penser et d’expérimenter cliniquement l’inconscient?

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Les séances auront lieu les 17 septembre, 15 octobre, 19 novembre, 10 décembre 2022, les 14 janvier, 11 février, 18 mars, 15 avril, 13 mai et 17 juin 2023.

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Si vous souhaitez participer aux activités du collectif, nous vous invitons à nous contacter à l'adresse suivante: collectifdepantin@gmail.com.

Les réunions sont ouvertes à toutes et à tous. Participation aux frais de location de la salle : 5/10 euros.

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La retranscription des séances précédentes est disponible ICI.