06 novembre 2021

Sur la « cause absente » dans la théorie politique de Freud : "Psychologie des masses" a 100 ans

Etienne Balibar

"On the « absent cause » in Freud’s political theory: Mass-psychology at 100 years".

Ce texte, présenté en bilingue anglais-français, a été traduit par Antoine Daures.

Il est reproduit avec l’aimable autorisation d’Alexander Miller, qui l’a d’abord publié dans le numéro 39 (3) 2021 de la revue Psychoanalytische Perspectieven :

https://www.psychoanalytischeperspectieven.be/vol-39-3-2021

Sur la « cause absente » dans la théorie politique de Freud : Psychologie des masses a 100 ans

Ma contribution à la célébration du 100ème anniversaire de l’essai de Freud Massenpsychologie und Ich-Analyse (publié à Leipzig en 1921 par l’Internationaler Psychoanalytischer Verlag) ne consistera pas en un résumé de ce que je considère comme la leçon principale de ce texte et la raison de son importance dans l’histoire des idées. Bien plutôt, j’expérimenterai et explorerai un mode de lecture différent, basé sur l’intersection avec d’autres textes de la même « constellation », et sur l’identification du « vide » qu’il révèle dans le discours de Freud. C’est un genre de lecture symptomatique que j’espère être en mesure de continuer à mener à l’avenir. Elle surgit au point de rencontre de plusieurs intérêts et suggère de lire Massen au sein de différentes constellations [1]. Je les indique brièvement : 

Une première constellation inclut tous les essais publiés par différents auteurs entre 1895 (La psychologie des foules de Le Bon) et 1933 ou au-delà (La psychologie de masse du fascisme de Wilhelm Reich et La structure psychologique du fascisme de Georges Bataille), et qui prennent pour thème principal la fonction politique contemporaine de la « masse » ou « des masses » et, inversement, la question de la construction politique des masses comme phénomène psychosociologique. 

Selon moi, cette série de textes ne devraient pas être confinée dans les limites d’une discipline spécialisée (à laquelle on se réfère souvent sous le titre de « psychologie sociale »). Ils devraient plutôt être inclus dans l’ensemble plus large de la théorie politique (ou de la philosophie politique en tant que telle). C’est depuis cette perspective que Massen peut se détacher comme l’un des quelques grands travaux qui ouvre une nouvelle perspective dans l’histoire de la philosophie politique (ou, pour le formuler autrement, qui propose un nouveau concept du politique), et qui, par conséquent, permet d’inscrire Freud non pas comme une source d’inspiration additionnelle ou un compagnon de route, mais proprement comme un philosophe politique. 

Une deuxième constellation inclut des travaux psychanalytiques ultérieurs de Freud lui-même et d’autres auteurs, ou des travaux qui étendent, interprètent ou rectifient les concepts proposés dans Massen (spécifiquement, l’« idéal-du-moi », « l’identification », mais aussi les « masses artificielles », la dualité du dirigeant symbolique et personnel, etc.). Cet ensemble comprend notamment des tentatives portées par des psychanalystes ou d’autres penseurs pour interpréter des phénomènes politiques tels que les « mouvements de masses », les formes d’état « totalitaires », et la « servitude volontaire » accordant à un dirigeant ou à un parti politique une autorité absolue, etc. (Songeons simplement à l’enquête collective menée par Theodor W. Adorno aux Etats-Unis pendant et après la seconde guerre mondiale sur la « personnalité autoritaire » en tant que prédisposition au fascisme, mais également à la construction althusserienne des « Appareils idéologiques d’Etat »). 

Une troisième constellation inclut les trois essais des années 1920 à 1923, nommément Au-delà du principe de plaisir (Jenseits des Lustprinzpis) de 1920, Massen de 1921, Le Moi et le ça (Das Ich und das Es) de 1923, qui sont aujourd’hui considérés comme les piliers de la nouvelle conceptualisation de l’inconscient (la « seconde topique » de l’appareil psychique), et qui introduisent les notions clés de la pulsion de mort, de l’idéal du moi et du surmoi, du clivage du moi, etc. mais qui semblent néanmoins renfermer des différences significatives d’orientation et de contenu [2]. 

Cette constellation devrait peut-être être considérée, en termes deleuziens, comme une « disjonction synthétique » des discours dont l’élément d’unité est encore manquant ou même « impossible » (c’est-à-dire qu’il exigerait une perspective qui n’est pas intrinsèque à la théorie psychanalytique, en particulier si elle appartient au champ de la politique). De fait, c’est cette troisième constellation qui constituera mon point d’ancrage dans cet essai, même si je le renforcerai par une référence implicite aux deux autres constellations.

Mon intérêt pour une nouvelle lecture a été suscité par des réactions à des textes antérieurs que j’avais dédiés à chacune des trois grandes percées : Au-delà du principe de plaisir (que je désignerai à partir de maintenant sous le titre de Jenseits), Massen, et Le moi et le ça (que j’appellerai désormais Das Ich) [3], mais aussi par une demande inattendue plus récente venue d’un groupe de militants, incluant des psychanalystes, qui fut créé dans le but d’étudier et de combattre le racisme structurel (ou institutionnel) [4]. Parmi diverses ressources, ils se sont orientés vers certains de mes anciens essais, dont ils ont extrait la formule : « le racisme est une structure psychique d’Etat », qui pourraient être traduite en anglais (ambiguïté intéressante) soit par :« racism is a psychic state-structure » [le racisme est une structure d’Etat psychique], soit par : « racism is a state (or statist) psychic structure » [le racisme est une structure psychique d’Etat (ou étatique)], et ils m’ont demandé si je pouvais clarifier l’idée. Ils ont également ajouté une suggestion cruciale : cette formule pourrait contenir une référence à des usages « politiques » de la catégorie freudienne du « Surmoi » [5]. 

J’avais pour une large part oublié le contexte de cet énoncé, mais deux associations me vinrent à l’esprit : tout d’abord, de récentes controverses autour de la formule « racisme d’Etat », utilisée en France par des militants « décoloniaux » qui affirment que le racisme n’est pas un simple préjugé individuel, mais une « institution » ou une « structure » que l’Etat a continuellement reproduite à travers le processus officiel de la décolonisation [6]; deuxièmement, le fait que mon propre maître Althusser avait forgé la notion d’« Appareil idéologique d’Etat » dans un essai de 1970 (repris dans son livre posthume Sur la reproduction). J’avais proposé que considérer certaines manifestations de racisme comme une « structure psychique de l’Etat » et/ou une « structure  psychique d’Etat » ne revenait pas à nier que les actions de l’Etat en tant que gouvernement, administration, institutions juridiques ou sociales soient intentionnellement racistes, même dans les sociétés où le racisme, ou certaines de ses formes, sont officiellement interdits), mais cela relativiserait cette idée en attirant l’attention sur une détermination « inconsciente » qui peut être active même si (ou, dans les sociétés postcoloniales, surtout si) l’Etat a officiellement interdit les discriminations et les comportements racistes. Là encore, les deux sens possibles de la formule française en anglais conduisent à une bifurcation intéressante : ou bien l’idée selon laquelle « l’Etat », en tant qu’institution historique exerçant un pouvoir sur les individus, n’a pas seulement des bases économiques, juridiques ou idéologiques, mais aussi une structure inconsciente qui connecte ses actions et ses tendances ; ou bien l’idée plus spécifique selon laquelle pour un phénomène (de masse) comme le racisme, une relation inconsciente à l’Etat (par exemple, le désir réprimé que l’Etat maintienne les discrimination envers « étrangers ») fait toujours partie de sa genèse. Du côté de l’analogie formelle avec la notion althusserienne d’AIE, je me suis demandé si j’avais essayé de compléter ou de substituer ses « appareils idéologiques » par une structure psychique ou inconsciente : ce serait plus pertinent pour aider à comprendre pourquoi l’Etat est impliqué comme cause et effet dans la reproduction du racisme institutionnel. 

Cela attirerait notre attention sur certaines limites et hésitations politiques et théoriques de la théorisation d’Althusser : dans sa description et sa « cartographie » des formes idéologiques de la sujétion dans les sociétés contemporaines, le fait est qu’il n’a jamais accordé un intérêt spécifique à la question du racisme (malgré son impact dévastateur sur les luttes de classes) ; et dans son analyse de l’idéologie comme structure primaire de la subjectivation, il s’est continuellement référé à son articulation avec l’inconscient ou a semblé adapter les arguments psychanalytiques à la domination idéologique, mais a toujours, en fin de compte, reporté l’examen de cette articulation en termes appropriés. Ces deux hésitations ne sont peut-être pas sans rapport [7]. 

Lorsque l’on tente de trouver dans l’œuvre de Freud une base conceptuelle pour l’interprétation du racisme, la référence la plus évidente est précisément Massen, parce que le racisme peut être vu comme un processus collectif d’« identification négative » reproduisant la similitude et la dissemblance, l’inclusion dans un « moi » collectif et l’exclusion de l’« autre » qui doit être éliminé ou discriminé parce qu’il est vu comme une menace (par exemple une « invasion ») pour le « corps » du groupe (habituellement la nation, construite imaginairement sur une homogénéité raciale) [8]. Ceci nous conduit à interroger une énigme apparente dans l’argumentation de l’essai de 1921 : l’absence flagrante de toute référence à la question de l’Etat (défini à la fois juridiquement et historiquement) alors même que Freud privilégie les exemples de l’armée et de l’église comme « masses » artificielles (künstgliche Massen) ou formes institutionnelles du « processus d’indentification » qui confère une fonction politique à l’orientation des moi individuels désirants vers leur idéal du moi commun. 

Nous pouvons peut-être pousser le questionnement un peu plus loin : étant donné l’environnement dans lequel il vivait, il est possible que Freud ait eu à l’esprit des phénomènes tels que l’antisémitisme lorsqu’il théorisait les « processus d’indentification » avec leurs côtés positifs et négatifs, mais étant donné son engagement en faveur d’une définition libérale-constitutionnelle de l’Etat (moderne), il était peut-être réticent à introduire une détermination raciste dans sa notion de politique institutionnelle, au moyen d’une articulation de l’« identité raciale » avec la notion d’idéal du moi ou avec le surmoi, son « double répressif ». Après un siècle d’expériences tragiques, cela peut nous apparaître comme une limite de sa compréhension de la mesure selon laquelle toute construction de « formations de masse » (Massenbildungen) concrétise véritablement l’aspect le plus destructeur de la pulsion de mort. 

Pour un lecteur contemporain, l’absence de toute référence explicite à l’idée et à la fonction de l’Etat dans Massen (spécifiquement dans le contexte de réflexions suscitées par la guerre et la révolution) demeure une énigme, mais elle pourrait s’interpréter de différentes manières. Ou bien, comme je l’ai suggéré plus haut, elle exprimerait une retenue dans le discours de Freud (voire une « autocensure »), due à son intention de ne pas assigner à l’Etat le genre d’ambivalence libidinale qu’il attribue aux institutions basées sur des « identifications » collectives. Ou bien, elle pourrait signifier que l’unité formelle de l’Etat, en tant qu’institution juridique, recouvre en fait une structure profonde d’indistinction (ou de non-séparation) du « normal » et du « pathologique » (du civilisé et de l’archaïque) qui devient manifeste dans les vicissitudes de ses représentants « partiels » (ou équivalents métonymiques) : l’Eglise et l’Armée. C’est cette énigme que j’avais utilisée comme point de départ, dans mon précédent essai [9], pour démontrer comment la discussion avec Hans Kelsen avait conduit à l’isolement/dégagement du « Surmoi » et à sa définition, selon un modèle « judiciaire » comme « instance répressive» dans l’inconscient. Je souhaite revenir à cette généalogie depuis un point de vue différent, et à partir duquel la référence latente à l’idée de la pulsion de mort est plus explicite. 

Pourquoi Freud ne se réfère-t-il jamais, dans le texte de 1921, à la pulsion de mort, qu’il venait tout juste de découvrir, et qui semble marquer un nouveau départ pour la théorie ? Mais nous pourrions nous demander : est-ce véritablement le cas que Massen « évite » la pulsion de mort ou ne dise rien qui soit pertinent vis-à-vis de sa fonction ? 

J’avancerais que l’essai parle du Todestrieb (la pulsion de mort) d’une manière à la fois centrale et cachée : en se déplaçant de la métonymie à la métaphore, et en migrant de la question de ses sources et de ses symptômes à la question de ses formes de domination.  Ce qui est particulièrement frappant, c’est le fait que Freud est devenu très critique vis-à-vis des présuppositions normatives qui dominèrent le discours psychanalytique inaugural et qui resteront largement dominantes après lui, nommément l’idée selon laquelle il y a une bonne (saine) norme sociale de la sexualité à laquelle l’individu doit être adapté à travers la transition de la sexualité « polymorphe » infantile vers la sexualité « génitale » adulte. Durant les années cruciales de la guerre, les choses semblent avoir profondément évolué. On ne trouve bien sûr pas de trace, dans Massenpsychologie d’un renversement complet de ce schème de la normalité (et de la normalisation), tel qu’il émergera chez Reich, ou chez Marcuse (et dans une certaine mesure chez Lacan), qui affirmeront tous, d’une manière ou d’une autre, que c’est la société qui, loin d’instituer la norme du bien-être, est pathologique (et pathogène). On peut tout de même y lire une critique intégrale de la distinction conceptuelle entre le normal et le pathologique elle-même, qui montre que l’effet propre des institutions est d’investir les désirs avec des pulsions destructrices, sous la forme d’identifications subjectives avec des « autorités » qui sont profondément aliénantes. L’identification et la régression sont précisément ce dont ont besoin les institutions de l’ordre social, qu’il appelle « masses artificielles (ou construites » (künstliche Massen), pour se fortifier. Mais dans un second temps, il apparaît que le lien social que construisent ces institutions est en permanence menacé de dissolution interne, une « dé-liaison » dans laquelle la violence est libérée et donne lieu à des formes symétriques d’anarchie collective (panique et intolérance), transformant la sécurité en terreur et l’amour en haine. Il n’est par conséquent pas impossible de proposer l’interprétation suivante : la « vie » des institutions recouvre le processus tant de la suppression que de l’élaboration de la violence destructrice (et autodestructrice) qu’elles produisent elles-mêmes. 

La mort n’est pas la menace externe qui est tenue à distance tant que les institutions fonctionnent correctement, elle la « cause » immanente qui travaille au cœur même de l’institution du politique [10]. 

La guerre est un texte sous-jacent continuel dans cette argumentation. Ce n’est pas seulement dû au fait que l’une de ces deux « organisations » qui forment ensemble une métonymie de l’Etat soit l’armée, mais c’est dû au fait que les modes d’identification des deux « masses » typiques, l’armée et l’église, aident conjointement à introduire la figure de l’ennemi comme un étranger, un non-croyant ou un infidèle. L’identification implique la contre-identification. Si, en première approche, Freud semble décrire seulement les formes positives d’identifications, dont le moteur est l’amour et le soutien mutuel, le côté opposé immédiat de chacune d’entre elles est une identification négative, un « devenir commun » de la haine ou un rejet de l’autre qui autorise à la multitude d’être Une. 

Mais il y a plus encore. On peut repérer une équivalence troublante entre l’élément de « subjectivation » d’un pouvoir impersonnel, particulièrement l’Etat, et la question de la souvernaineté, ou de l’autorité absolue, qui est perpétuée et multipliée dans les pratiques « sadiques » des agents de l’Etat envers des citoyens ordinaires tout le long du spectre des institutions qui va de la bureaucratie ordinaire aux prisons et aux chambres de torture… En d’autres termes, la question soulevée par Massenpsychologie concerne la cruauté excessive inhérente à la « collectivisation » du narcissisme. 

Nous pourrions, à partir de là, risquer une hypothèse finale concernant la dépendance « circulaire » des trois éléments mis en avant par chacun des trois essais (chaque élément dépendant des deux autres), dans une sorte de « nœud borroméen » dont la « cause absente » est une supposition commune de l’Etat (ou de la fonction-Etat) comme instance « réelle ». 

Ceci est peut-être encore plus évident si l’on renverse l’effet de la formule dramatique utilisée par Freud dans le chapitre final de Das Ich : la pression coercitive du surmoi sur les pulsions érotiques (engendrant refoulement et culpabilité) installe une « pure culture de la pulsion de mort » (Reinkultur des Todestriebes). Nous pouvons comprendre que la pulsion de mort n’est rien d’autre que l’effet « mortifère » du surmoi sur l’expression des désirs érotiques du sujet. Cela implique en particulier un renversement de la détermination « érotique » de toutes les identifications produisant les « masses », de l’attraction en répulsion, de l’amour du « même » (ou de l’autre similaire, du « prochain ») en haine du « différent » (et de la création de la différence précise à haïr, qui est une structure essentielle de la xénophobie et du racisme). Il faut ajouter à cela la conséquence politique : dans le schème originel freudien, qui est profondément « familialiste » (comme Deleuze et Guattari l’ont affirmé avec raison), l’« origine réelle » de l’autorité inconsciemment reproduite et maximisée (ou absolutisée) par le surmoi serait l’« autorité parentale » (et spécialement le pouvoir du père). C’est seulement dans un second temps, au moyen d’un détour mythique par la « trace » laissée par le meurtre du père archaïque ou patriarche de l’homme primitif, que ce modèle paternel serait étendu à l’Etat ou à son « incarnation », c’est-à-dire le Souverain. Mais nous pourrions aussi penser qu’un schème plus logique (et plus efficace) serait justement l’exact opposé : le modèle est l’Etat, ou plutôt, c’est l’Un ou le Souverain, dont l’autorité, réputée « absolue », est reproduite mimétiquement, ou répliquée, par des souverains plus petits (comme le juge, le professeur, le prêtre, le père de famille), comme cela fût admirablement expliqué par Etienne de la Boétie dans son Discours sur la servitude volontaire (1574) [11]. Mais la souveraineté « n’ existe » pas dans le réel. Ou, formulé plus précisément, ce qui existe dans le réel, c’est une contradiction (et un écart, plus ou moins visible en fonction des circonstances) entre le pouvoir absolu revendiqué par l’Etat ou le tenant lieu de l’Etat, et l’impuissance des pouvoirs réels qui sont supposés « protéger » et « punir » les citoyens, impuissance elle aussi dépendante des circonstances, mais qui ne peut jamais être complètement compensée. 

D’où la tendance des « souverains » (politiques et privés) à abuser de leur pouvoir, ou à exercer une cruauté excessive, n’admettant jamais aucune excuse). C’est de fait un cercle vicieux. Qu’une « ligne de fuite » puisse être proposée, dans laquelle la « pulsion de mort » jouerait un rôle opposé de destructivité neutralisatrice en même temps que d’excitation sexuelle, est un autre sujet que j’ai tenté de clarifier ailleurs [12]. 

Notes:

1 - Il existe deux traductions anglaises successives du titre du texte de Freud, et leur divergence pointe un problème translinguistique important : « Group-psychology and the analysis of the ego » (Stratchey, Stantard Edition) et « Mass-psychology and the analysis of the ego » (Underwood and Rose, Penguin). Les discussions de Freud dans le texte sont en grande partie basées sur l’essai de Gustave Le Bon, Psychologie des foules (1895), traduit en allemand en 1911 sous le titre Psychologie der Massen. La traduction « normale » de foule en anglais est crowd. Mais Freud tenait également compte de l’ouvrage alors plus récent The Group Mind (1920) de l’auteur anglais William McDougall qui théorisait le soutien patriotique à la guerre et la résilience de la population : cette référence a clairement influencé la première traduction anglaise. Afin d’éviter les ambiguïtés, je conserverai, pour désigner l’ouvrage, le titre allemand abrégé Massen.   

2 - Une bonne illustration des puzzles engendrés par cette succession et ces changements rapides dans l’orientation de ces essais est offerte par la note de l’éditeur James Stratchey à « Group psychology and the Analysis of the Ego » dans l’édition standard : « il y a peu de connexion directe entre le présent travail et son proche prédécesseur, Au-delà du principe de plaisir. » 

3 - Cf respectivement : « Group psychology and the Analysis of the Ego, The Trans-individual Moment » , Research in Psychoanalysis [En ligne], 21/2016/1 publié le 31 mai 2016 ; « Mourir de sa propre mort, ou la pulsion de mort au-delà du politique ? » (in Pulsions de mort ici et ailleurs, Dixième rencontre de la Société Internationale de Psychanalyse et de Philosophie, Université Paris-Diderot ; « Freud and Kelsen 1922 : The Invention of the Superego », Chap. 12 in Etienne Balibar Citizen Subject. Foundations for philosophical anthorpology, Fordham University Press, 2014. 

4 - Ils se désignent eux-mêmes comme le « Collectif de Pantin ». Cf l’ouvrage récent de Livio Boni et Sophie Mendelsohn, La vie psychique du racisme. 1) L’empire du démenti, Paris, La découverte, 2021. Pantin est une commune de la banlieue parisienne dans le département de la Seine-Saint-Denis. 

5 - À ne pas confondre avec sa fonction traditionnelle servant à l’interprétation des « malaises » de la civilisation, suivant les suggestions de Freud dans Das Unbehagen in der Kultur (1930).

6 - « Racisme d’Etat » est souvent présenté en France comme la transposition de l’idée de « racisme institutionnel » telle qu’elle fût originellement théorisée par Stokely Carmichael (Kwane Ture) et Charles Hamilton dans leur livre de 1967, Black Power. Toutefois, le fait de mettre directement l’Etat en accusation est une provocation intentionnelle qui a pratiquement conduit à l’interdiction de cette terminologie en France.

7 - Une « lecture symptomatique » de ce report continuel de l’examen des modalités exactes de l’articulation de l’idéologie en général et de l’inconscient en tant que phénomène psychique s’impose si l’on se souvient qu’Althusser avait procédé, pour la préparation de son essai sur les AIE, à une (re)lecture intégrale du Massen de Freud, avait pris des notes et recopié certains passages (comme cela peut être vérifié dans ses archives). Mais aucune trace de ce séjour dans le texte freudien n’apparaît dans la version finale (donnée à la publication). 

8 - Cf sur ce point le texte important de Stefan Jonsson : « After Individuality : Freud’s Mass Psychology and WeimarPolitics », New German Critique, n°119 (summer 2013), pp. 53-75.

9 - Voir mon texte, cité plus haut, Cf supra note 3, « Freud and Kelsen 1922 : The invention of the Superego », op. cit.  

10 - Les affinités profondes avec la théorie de Hobbes du politique comme manipulation de la peur contre la peur (ou de la terreur contre la terreur) sont bien examinées par Robert Esposito dans son Communitas : origine et destin de la communauté, tr. fr. Nadine Le Lirzin, Paris, PUF/ Odile Jacob, 2000.

11 - L’ idée de « servitude volontaire » hante les développements de Freud dans Massen, du fait en particulier des emprunts à Le Bon (qui parle d’une « soif d’obéissance » au dirigeant).

12 - Voir mon texte, cité plus haut, Cf supra note 3, « Mourir de sa propre mort », op. cit.

On the « absent cause » in Freud’s political theory: Mass-psychology at 100 years

My contribution to celebrate the 100th anniversary of Freud’s essay Massenpsychologie und Ich-Analyse (published in Leipzig in 1921 by Internationaler Psychoanalytischer Verlag) will not consist in a summary of what I consider to be the main lesson of this text and the reason for its importance in the history of ideas. Rather, I will try and explore a different mode of reading, based on the intersection with other texts of the same “constellation”, and the identification of the “blank” that it reveals in Freud’s discourse. This is a kind of symptomatic reading that I hope to be able to pursue in the future. It emerges at the meeting point of several interests and suggests to read Massen within several constellations [1]. Let me indicate briefly:

A first constellation includes all the essays published by different authors between 1895 (Le Bon’s Psychologie des foules) and 1933 (Wilhelm Reich, The Mass-psychology of fascism and Georges Bataille, La structure psychologique du fascisme), and beyond, which took as their primary focus the contemporary political function of the “mass” or “masses” and, conversely, the question of the political construction of the masses as psycho-sociological phenomenon. 

In my view, this series ought not to become isolated within the boundaries of a specialized discipline (often referred to as “social psychology”). They should rather become included within the broader ensemble of political theory (or political philosophy as such). It is from this perspective that Massen may appear as one of the few great works which open a new perspective in the history of political philosophy (or, to put in other terms, propose a new concept of the political) and, as a consequence, make it possible to inscribe Freud, not as an additional source of inspiration or a fellow traveler, but a political philosopher himself. 

A second constellation includes subsequent works in psychoanalysis by Freud himself and others, or works which expand, interpret or rectify the concepts proposed in Massen (particularly the “ego-ideal”, “identification”, but also the “artificial masses”, the duality of the personal and symbolic leader, etc.). In this series are, in particular, attempts by psychoanalysts and others at interpreting such political phenomena as “mass movements”, “totalitarian” forms of state and “voluntary servitude” granting a leader or a political party absolute authority, etc. (just think of the collective inquiry led by Theodor W. Adorno in the U.S. during and after WW II on “Authoritarian personality” as a predisposition to fascism, but also Althusser’s construction of the “Ideological State Apparatuses”).

A third  constellation includes the three essays from the years 1920 to 1923, namely Beyond the Pleasure Principle (Jenseit des Lustprinzips) from 1920, Massen from 1921, and The Ego and the Id (Das Ich und das Es) from 1923, which are now considered pillars of the new conceptualization of the unconscious (“second topography” of the psychic apparatus), introducing the key notions of the death drive, the ego-ideal and the superego, the splitting of the ego, etc., but nevertheless seem to harbor significant differences of orientation and content [2]. 

Perhaps this constellation should be considered as a “synthetic disjunction” of discourses (in Deleuzian language) whose element of unity is still missing or even “impossible” (i.e. requires a perspective which is not intrinsic to the psychoanalytic theory, in particular if it belongs to the field of politics). This will be, in fact, my point of view in this essay, but strengthened by an implicit reference to the other two constellations.

My interest in a new reading was prompted by reactions to previous essays that I had devoted to each of the three great breakthroughs: Beyond the Pleasure Principle (henceforth quoted as Jenseits), Massen, and The Ego and the Id (henceforth quoted Das Ich) [3], but also by a more recent unexpected demand that I received from a group of activists, including some psychoanalysts, that had been created with the aim of studying and combating structural (or institutional) racism [4].  Among other resources, they had turned to some of my ancient essays, from which they extracted the formula (in French) : “le racisme est une structure psychique d’Etat”, which could be translated (interesting ambiguity) either as “Racism is a psychic state-structure” or as “Racism is a state (or statist) psychic structure”, and they asked me if I could clarify the idea. They also added a crucial suggestion: this formula could contain a latent reference to “political” uses of the Freudian category of the “superego” [5].

I had largely forgotten the context of this enunciation, but two associations came to my mind: firstly, recent controversies around the formula “racisme d’Etat”, used by “decolonial” activists in France, who claim that racism is no mere individual prejudice, but an “institution” or a “structure” which the State has continuously reproduced across the official process of decolonization [6]; secondly, the fact that my own master Althusser had coined the notion of “Ideological State Apparatus” in an essay from 1970 (part of his posthumous book On the Reproduction of capitalism). I proposed that to view certain manifestations of racism as a “psychic structure of the state” and/or a “state psychic structure” did not amount to deny that actions by the state as government, administration, legal or social institutions are intentionally racist (even in societies where racism, or certain forms, are officially banned), but it relativized this idea by drawing the attention to an “unconscious” determination which can be active even if (or, in postcolonial societies, above all if) the State officially banned racist discriminations and behaviors. Again, the two possible meanings of the French formula in English lead to an interesting bifurcation: either the idea that “the State”, as a historical institution exercising power over individuals, does not only have economic, or legal, or ideological bases, but also an unconscious structure which connects its actions and tendencies; or the more specific idea that, for a (mass) phenomenon like racism, an unconscious relationship to the state (e.g. repressed desire that the State carry on discriminations of “aliens”) is always part of its genesis. On the side of the formal analogy with Althusser’s notion of the ISAs, I wondered if I had tried to complement or substitute his “ideological apparatuses” with a “psychic” or unconscious structure: this would be most relevant to help understand why the State is involved as cause and effect in the reproduction of institutional racism. 

It would draw your attention to some political and theoretical limitations and hesitations of Althusser’s theorizing: in his description and “mapping” of ideological forms of subjection in contemporary societies, the fact is that he never granted a specific interest to the question of racism (despite its devastating impact on class struggles); and, in his analysis of ideology as a primary structure of subjectivation, he continuously referred to its articulation with the unconscious or seemed to adapt psychoanalytic arguments to ideological domination, but always, in the end, postponed examining the articulation in proper terms. Perhaps the two are not unrelated [7].

The most obvious reference in Freud when trying to find in his work a conceptual basis for the interpretation of racism is precisely Massen, because racism can be seen as a collective process of “negative identification” reproducing similarity and dissimilarity, inclusion in a collective “self” and exclusion of the “other” who must be eliminated or discriminated because he is seen as a threat (e.g. an “invasion”) to the “body” of the group (usually the nation, build imaginarily on a racial homogeneity [8]). This leads to questioning an apparent enigmas in the argument of the 1921 essay : the conspicuous absence of any reference to the question of the State (both legally and historically defined) when Freud privileges the “examples” of the army  and the church  as “artificial masses” (künstgliche Massen”) or institutional forms of the “identification process” which confers a political function on the orientation of the individual desiring egos towards their common ego-ideal

Perhaps we can push the questioning one step further : given the environment in which he lived, Freud may well have had such phenomena as antisemitism in mind when he theorized “identification processes” with their positive and negative sides, but given his commitment to a liberal-constitutional definition of the (modern) state, he may have been reluctant to introduce a racist determination into his notion of institutional politics, through an articulation of “racial identity” with the notion of the ego-ideal or with the superego, its “repressive double”. After one century of tragic experiences, this might appear to us as a limitation of his understanding of the extent to which every construction of the “mass formations” (Massenbildungen) actually realize the most destructive aspect of the death drive. 

For a contemporary reader, the absence of any explicit reference to the idea and the function of the State in Massen (especially in the context of reflections prompted by the War and the Revolution) remains an enigma, but it could be interpreted in different manners. Either, as I suggested above, it would express a restraint in Freud’s discourse (even a “self-censorship”), due to his intention not to assign to the State the kind of libidinal ambivalence that he attributes to the institutions based on collective “identifications”. Or it would mean that the formal unity of the State, as a juridical institution, in fact covers a deep structure of indistinction (or non-separation) of the “normal” and the “pathological” (the civilized and the archaic) that becomes manifest in the vicissitudes of its “partial” representatives (or metonymic equivalents): the Church and the Army. It is this enigma that, in my previous essay, I had used as a starting point to demonstrate how the discussion with Hans Kelsen led to the isolation of the “superego” and its definition as a “repressive agency” in the unconscious on a “judiciary” model [9]. I want to return to this genealogy from a different point of view, where the latent reference to the idea of the death-drive is more explicit.

Why does Freud in the text from 1921 never refer to the death-drive which he has just “discovered” and that seems to mark a new departure for theory? But we may ask: is it really the case that Massen “avoids” the death-drive or says nothing that is relevant to its function? I would suggest that the essay is speaking about Todestrieb (the death-drive) in a manner at the same time central and hidden: moving from metonymy to metaphor and migrating from the question of its sources and symptoms to the question of its forms of domination. What is striking in particular is the fact that Freud has become very critical of the normative presuppositions that dominated the early psychoanalytical discourse and will largely remain dominant after him, namely the idea that there is a good (healthy) social norm of sexuality to which the individual must be adapted through the transition from infantile “polymorphous” sexuality to adult “genital” sexuality. Over the crucial years of the war, things seems to have profoundly evolved. Of course there is no trace in Massenpsychologie of a complete reversal of this scheme of normality (and  normalization), as will emerge in Reich, or Marcuse (and Lacan to some extent), who one way or another all assert that it is society which is pathological (and pathogenic), far from instituting the norm of well-being. Still, we can read there a thorough critique of the conceptual distinction between the normal and the pathological itself, which shows that the proper effect of institutions is to cathect desires with destructive pulsions, in the form of subjective identifications with “authorities” which are deeply alienating. Identification and regression are just what the institutions of the social order, which he calls “artificial (or constructed) masses” (künstliche Massen) need in order to fortify themselves. But, in a second step, it appears that the social bond these institutions construct, is permanently threatened with dissolution from inside, a “de-linking” in which concentrated violence becomes released and gives rise to symmetric forms of collective anarchy (panic and intolerance), turning safety into terror and love into hate. Therefore it is not impossible to propose the following interpretation: the “life” of institutions covers the processes of both suppression and elaboration of the destructive (and self-destructive) violence which they produce themselves. 

Death is not the external threat that is kept at bay as long as institutions work properly, it is the immanent “cause” at work in the very institution of the political [10].

War is a continuous subtext in this argument. This is not just due to the fact that one of the two “organizations” which together form a metonymy of the State is the army, but it is due to the fact that the modes of identification for the two typical “masses”, the army and the church together help introducing the figure of the enemy as a stranger, a non-believer or an infidel. Identification involves counter-identification. If, in the first approach, Freud seems to be describing only positive forms of identification, whose motor is love and support, the immediate reverse side for each of them is a negative identification, a “becoming common” of hatred or a rejection of the other that makes it possible for the multitude to be One. 

But there is more to say. A disturbing equivalence can be found between the element of “subjectivation” of an impersonal power, particularly the State, and the question of sovereignty, or absolute authority, which is perpetuated and multiplied in the “sadistic” practices of the State’s agents towards ordinary citizens, all along the spectrum of institutions which leads from the ordinary bureaucracy to the prisons and the torture chambers… In other terms, the question raised by Massenpsychologie concerns the excessive cruelty inherent in the “collectivization” of narcissism. 

At this point we may venture a final hypothesis regarding the “circular” reliance of the three elements put forward by each of the three essays on the other two, in a kind of “Borromean knot”, whose “absent cause” is a common supposition of the State (or the State-function) as a “real” agency. 

This is perhaps most evident if we reverse the effect of the dramatic formula used by Freud in the final chapter of Das Ich: the coercive pressure of the superego over the erotic drives (generating suppression and guilt) installs a “pure culture of the death drive” (Reinkultur des Todestriebes). We may understand that the death-drive is nothing other than the “deadly” effect of the superego on the expression of the erotic desires of the subject. This involves in particular a reversal of the “erotic” determination of all identifications producing “masses”, from attraction into repulsion, love of the “same” (or the similar other, the “neighbor”) into hatred of the “different” (and creation of the very difference to be hated, which is an essential structure of xenophobia and racism). Add to this the political consequence: in Freud’s original scheme, which is deeply “familialist” (as Deleuze and Guattari have rightly argued), the “real origin” of authority unconsciously reproduced and maximized (or absolutized) by the superego would be the “parental authority” (and especially the power of the father). Only in a second time, through a mythic detour through the “trace” left by the murder of the archaic father or patriarch of the primitive man, this paternal model would be extended to the State or its “incarnation”, i.e. the Sovereign. But we may also think that a more logical (and more effective) scheme is just the opposite: the model is the State, rather it is the One or the Sovereign, whose authority, deemed “absolute”, is mimetically reproduced, or replicated, by smaller sovereigns (such as the judge, the teacher, the priest, the father in the family), as was beautifully explained in Etienne de la Boétie’s Discourse on voluntary servitude (1574) [11]. But sovereignty “doesn’t exist” in the real. Or better said, what exists in the real is a contradiction (and a gap, more or less visible depending on circumstances) between the absolute power claimed by the State or the State-holder, and the impotency of the real powers which are supposed to “protect” and “punish” the citizens, also depending on circumstances, but never fully repaired. 

Hence the tendency of “sovereigns” (political and private) to abuse their power, or perform excessive cruelty on the subjects – which is just the Freudian definition of the superego (it is excessively cruel, never admitting any excuse). This is indeed a vicious circle. Whether a “line of escape” can be defined, where the “death-drive” plays an opposite role, that of neutralizing destructivity at the same time as sexual excitation, is another matter, that I have tried to clarify elsewhere [12].

Notes:

1 - There exist two successive translations for the title of Freud’s essay, which hint at an important translinguistic problem: “Group-psychology and the analysis of the ego” (Strachey, Standard edition) and “Mass-psychology and the analysis of the ego” (Underwood and Rose, Penguin). Freud’s discussions in the text are largely based on the essay by Gustave Le Bon, Psychologie des foules  (1895) which was translated into German in 1911 as Pychologie der Massen . The “normal” translation of foule  into English is crowd.  But he is also relying on the more recent The Group Mind  by the English author William McDougall (1920), who theorized the patriotic support of the war and resilience of the population: this is clearly influencing the first English translation. In order to avoid ambiguities, I will keep referring to the essay with the abridged German title Massen .

2 - A good illustration of the puzzles generated by this succession and rapid shifts in the orientation of the essays is the editor’s note (by James Strachey) to “Group Psychology and the Analysis of the Ego” in the Standard E3dition : “There is little direct connection between the present work and its close predecessor, Beyond the Pleasure Principle ”

3 - See respectively : “Group Psychology and the Analysis of the Ego, The Trans-Individual Moment”, Research in Psychoanalysis  [Online], 21|2016/1 published May 31, 2016./; 2021 : Ç Mourir de sa propre mort È, ou la pulsion de mort au-delˆ du politique ? (in Ç Pulsions de mort ici et ailleurs  È, Dixime Rencontre de la SociŽtŽ Internationale de Psychanalyse et Philosophie, UniversitŽ de Paris-Diderot. English version “Dying One’s Own Death: Freud with Rilke”, forthcoming in Angelaki,  vol. 26 Issue 6, 2021); Ç Freud and Kelsen 1922 : The Invention of the Superego”, chapter 12 in E.B., Citizen Subject. Foundations for philosophical anthropology , Fordham University Press 2014.

4 - They call themselves the “Collectif de Pantin”. See the recent volume by Livio Boni and Sophie Mendelsohn, Pantin is a municipality in the Paris Banlieue  (or suburb), department of Seine-Saint-Denis

5 - Not to be confused with its traditional function to interpret the “discontents” of civilization, after Freud’s suggestions in das Unbehagen in der Kultur  (1930).

6 - « Racisme d’Etat »  is often presented in France as a transposition of the idea of “institutional racism” as first theorized by Stokely Carmichal (Kwane Ture) and Charles Hamilton in their book Black Power  from 1967. However the fact of directly indicting the State is an intentional provocation which has practically led to the interdiction of this terminology in France.

7 - A « symptomatic reading » of this continuous differing of the exact modalities of articulation of ideology in general and the unconscious as a psychic phenomenon is all the more necessary if we recall that Althusser in the preparation of his essay on ISAs had made an extensive (re)reading of Freud’s Massen , taking notes and copying passages (as can be verified in his archive). But no trace of this vicinity is left in the final version (ready for publication).

8 - On this point see the important essay by Stefan Jonsson: After Individuality: Freud's Mass Psychology and Weimar Politics, New German Critique , No. 119 (Summer 2013), pp. 53-75.

9 - See my essay, quoted above :  « Freud and Kelsen 1922 : The Invention of the Superego”.

10 - The deep affinities with Hobbes’ theory of the political as a manipulation of fear against fear (or terror against terror) are well discussed in Robert Esposito’s Communitas: the Origin and Destiny of Community, Stanford University Press, 2004.

11 - The idea of « voluntary servitude » is haunting Freud’s developments in Massen , in particular through theintermediary of Le Bon’s borrowings (who speaks of a “thirst for obedience” towards the leader).

12 - See my essay, quoted above : “Dying One’s Own Death: Freud with Rilke”.

Téléchargez la retranscription en cliquant sur le lien ci-dessous :
TéLéCHarger

Voir aussi